Lamine a rédigé une lettre poétique sur le courage, les obstacles à traverser pour chaque être humain et la liberté que procure le fait de surmonter ces obstacles. Nous sommes allés à la rencontre de Lamine pour découvrir sa démarche d’écriture, son expérience en tant qu’ambassadeur et son parcours.
Parle-nous un peu de ton parcours.
Sénégalais d’origine, je suis issu d’un village sénégalais qui se nomme Keur Socè. J’ai immigré au Québec en 2016. Je détiens une formation en psychosociologie des relations humaines. Depuis 2017, je suis impliqué dans la démarche du vivre-ensemble. J’ai chapeauté des projets de sensibilisation à la diversité culturelle. J’ai également été formateur et coordonnateur dans une entreprise de formation en mobilité sortante. Je travaille présentement comme intervenant et responsable du jumelage d’un programme ministériel pour accueillir des nouveaux arrivants chez Accueil et intégration Bas-Saint-Laurent. Je suis toujours à la recherche d’occasions pour me permettre de multiplier les rencontres avec les uns et les autres.
Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir un ambassadeur pour le projet « Jeunes de la diversité culturelle en région » ?
J’étais très curieux du projet. Mes actions sont toujours dans la direction du vivre-ensemble. Pour moi, il est important d’être acteur de son destin. Je pense que nous avons tous un pouvoir sur notre destin et il faut être l’auteur de son livre et de sa propre histoire. C’est ce qui m’a motivé à m’impliquer pour contribuer à ma propre histoire.
Dans le cadre du projet, tu as rédigé la lettre intitulée « De la peur à la liberté ». Peux-tu nous expliquer ta démarche et le message que tu souhaites transmettre dans ta lettre?
J’ai commencé à alimenter ce désir d’écrire à travers votre projet. Au début, je mettais des citations ici et là et j’ai commencé à écrire mes réflexions. À titre personnel, j’ai écrit un article pour le Sénégal dans le cadre des événements qui se sont déroulés au mois de mars 2021 que j’ai partagé sur ma page Instagram. J’ai ensuite écrit cette lettre pour partager mes réflexions.
Le message que je veux transmettre, c’est que les scénarios que l’on se fait de nos peurs multiplient parfois la peur elle-même. J’ai l’impression que parfois on se crée des scénarios qui ne sont pas nécessaires, c’est-à-dire que si on se focalise seulement sur la peur on n’arrive pas à trouver de solution. Elle nous paralyse. Parfois, il suffit de regarder les situations que l’on vit puis essayer d’apprendre pour en tirer des leçons d’apprentissage. Il faut donc sortir de la peur en regardant la situation en face et ne pas fuir ce que l’on traverse, mais plutôt les regarder avec plus de cohérence. Même si l’on devient adulte, cette peur demeure, mais elle devient mature avec le temps.
À la fin de la lettre, tu conclus en écrivant « Selon moi, les progrès dans la vie surviennent non malgré les obstacles, mais à cause des obstacles. Dont la plus grande…la force de surmonter nos peurs. » Peux-tu nous expliquer ta pensée ?
J’ai l’impression que l’on devient mature qu’après les échecs et les obstacles. Que l’on ne peut faire mieux qu’après avoir vécu ces obstacles. Je souhaite toujours m’améliorer. Tu vois, si tu ne reçois que des commentaires positifs, ça ne te poussera pas à t’améliorer ni à te dépasser. Nos erreurs c’est ce qui fait que l’on est toujours dans cette démarche et cette quête d’amélioration.
Dans la lettre, tu mentionnes l’idée du rôle et de la responsabilité de chacun dans cette démarche personnelle face à nos peurs. Peux-tu nous expliquer comment tu vois ce rôle?
Je considère que j’ai un rôle à jouer et que je suis un acteur dans la situation. Si je choisis de regarder ou non cette peur-là, dans les deux cas, je joue mon rôle. Ma responsabilité est toujours de jouer un rôle favorable à la situation et à moi également.
Que retiens-tu de ton expérience avec Citoyenneté jeunesse comme ambassadeur ?
C’était une belle expérience accompagnée de beaux suivis personnalisés comme on n’a jamais eu la chance d’avoir auparavant. Également, du soutien. Vous êtes là et à l’écoute des autres. À mon sens, vous aspirez au changement de ce qui se passe au niveau de l’immigration. Vous jouez bien votre rôle.
Si tu avais un souhait à formuler pour le Québec de demain ?
La diversité fait la beauté des pays, mais j’aime beaucoup qu’on cultive une culture commune. J’appelle à la paix que je souhaite à notre Québec de demain. Les uns et les autres vont continuer de voyager, d’avoir des enfants métissés. On est obligé d’apprendre à vivre ensemble.